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Parler artistiquement aux personnes âgées dépendantes, aux personnes atteintes d’handicaps ou de maladies mentales, c’est aller les chercher dans leurs singularités, les éveiller à l’art, grâce à des esthétiques et des outils qui touchent au sensible : improvisation, lecture, dessin, musique, chant et danse.
Chaque projet est un projet en soi, unique, répondant à la demande d’une équipe soignante, incluant l’ensemble du personnel et des professionnel.le.s du secteur médico-social, garants de la cohérence entre la proposition artistique et les objectifs de la structure.
La Compagnie Kiribil s’intéresse à la question et à la notion de droits culturels et a à coeur de mettre ces derniers au centre de sa démarche artistique. C’est pourquoi elle s’attache à rendre les personnes créatrices, en parcourant avec elles un chemin artistique aux formes multiples, tel un voyage créatif.
La compagnie propose donc, à travers l’art et la poésie, et à travers tous les langages artistiques, une parenthèse poétique dans laquelle chacun.e est acteur.trice d’une œuvre commune et éphémère.
Jean D'Ormesson
La conception, la réalisation et le déroulement d’un projet demande du TEMPS, en général plus d’une année. Il est le fruit d’un travail de fond avec l’équipe soignante et les résidents qui répond à cette conviction qu’un projet doit être vécu sur la durée afin que l’art et la culture s’inscrivent dans la vie quotidienne de l’établissement et des résident.e.s. Les différentes phases d’un projet sont les suivantes :
Étape 1 : Élaboration du projet artistique avec l’équipe de professionnel.le.s.
Étape 2 : Mise en place de rencontres avec les résident.e.s : se connaitre, construire des relations et de la confiance.
Étape 3 : Premiers ateliers artistiques
Étape 4 : Résidence(s) immersive(s) : durant une semaine, les artistes vivent dans le centre nuit et jour, et la fin de la résidence peut aboutir sur un temps de restitution collective.
Étape 5 : Continuité par des ateliers artistiques, et vers une continuité relayée (transmissions auprès de l’équipe professionnelle).
Chaque projet souhaite contribuer à faire évoluer le regard de la société sur les différences, maladies physiques et/ou mentales.
La compagnie Kiribil a, de manière naturelle, intégré la vidéo dans son projet culturel.
Ainsi, comme l’expérience menée au Liban dans un camp de réfugiés syriens, la compagnie est accompagnée, à Labenne en février 2018
d’un caméraman, Markotx Iribarne, témoin de ces expériences vécues en secteur Alzheimer. Un film documentaire artistique a alors été crée.
La réalisatrice Pascale Labout, qui a déjà réalisé de nombreux reportages et documentaires pour la télévision, intéressée par le travail spécifique de la compagnie en matière de recherche action artistique, s’est rapprochée d’elle, et en devient une partenaire privilégiée.
En 2019, la Compagnie Kiribil devient sociétaire de la SCIC Pôle culture et santé, et intègre le groupe de travail « mesure de l’impact social », afin de contribuer à analyser l’impact et l’apport des actions culturelles dans le domaine de la santé, et de s’outiller aussi pour évaluer ses propres actions.
Elle participe ainsi à une démarche collective qui vise à objectiver toute la richesse des projets culturels menés en structures médico-sociales, en analysant via un processus méthodologique précis son impact sur le bien-être des résident.e.s, des professionnel.le.s et des familles, mais aussi sur le lien social qu’il permet de créer.
Un nouveau langage, avec les personnes atteintes d’Alzheimer, a été exploré et développé, passant par une relation sensorielle, sensuelle et intime, une relation par le toucher, toujours dans le respect de la dignité.
Ce nouveau langage a permis d’entrer en contact avec elles, de réveiller quelque chose en elles, de les sortir de l’isolement, le temps d’un instant de magie suspendu.
A l’issue de la semaine de résidence, une restitution collective a eu lieu en fin de semaine. Puis des ateliers artistiques ont perduré les mois suivants.
Public : Personnes âgées et personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Que ma joie demeure
Un film documentaire artistique a été crée et monté par le caméraman Markotx Iribarne : « Que ma joie demeure », qui a décidé de se focaliser exclusivement sur les interventions et incursions artistiques en secteurs fermés Alzheimer.
Projet construit en collaboration avec les équipes de l’EHPAD Harriola, et l’équipe de la crèche Xitoak à Saint Pierre d’Irube.
La nécessité de faire de l’EHPAD un lieu d’humanité, ouvert à la cité, est aujourd’hui reconnue comme une priorité par l’ensemble du secteur médical, hospitalier et culturel.
Partant de ce qui existait déjà entre la crèche et l’EHPAD, Kiribil a continué à tisser des liens intergénérationnels artistiques.
Public : personnes âgées et jeunes enfants de 18 mois à 3 ans.
Si le public est nouveau, il s’inscrit dans une continuité évidente, d’aller proposer de l’art à des personnes qui sont souvent oubliées.
Ce projet débuté en 2019, est construit sur une durée de deux ans pour aboutir à une année d’exposition itinérante dans l’ensemble du Pays Basque, et mettre ainsi en avant l’ensemble des œuvres crées par les résident.e.s, avec des performances artistiques jouées par eux, des médiations auprès des jeunes, des conférences entre professionnel.le.s ouvertes au public…
La réalisatrice Pascale Labout réalise un film documentaire sur cette expérience hors du commun.
Public : adultes schizophrènes, bipolaires et autistes.
Ce projet, mené en partenariat avec le centre de formation d’éducateur/trices spécialisé.e.s et Atherbea a duré un mois : chaque lundi, un atelier artistique a été proposé aux personnes sans domicile fixe.
Des personnes se connectant à nouveau à elles-mêmes, se sentant à nouveau humaines, et des révélations artistiques chez certains d’entre eux et elles, notamment en écriture, théâtre et dessin.
Public : personnes sans domicile fixe
Ce projet plus ponctuel a regroupé plus d’une vingtaine de personnes polyhandicapées et leurs encadrants professionnels. Au travers d’ateliers artistiques sensoriels, elles ont retrouvé le sourire, le temps d’une parenthèse artistique.
Public : jeunes et adultes polyhandicapés
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